Portrait Du Mois #4 : Denis Zanon

LE PORTRAIT du MOIS, par Lilas Spak, rédactrice de Costazzurra

« LA MOTO dans LA PEAU »  

On pourrait prendre sa réserve pour de la froideur, une mise à distance. Et puis Denis Zanon sourit, ce genre de sourire de gamin qui illumine tout le visage. Derrière le taiseux, il confesse être « bavard comme une pie ». Sans doute l’héritage d’une « bipolarité de circonstances », lui qui vient d’une famille du nord de la France, d’un côté, d’Italie de l’autre. Et puis le bleu de Nice et sa lumière sont rentrés dans sa vie, cette lumière, « catalyseur parfait qui sublime les envies, les désirs… Il a fallu que j’apprenne Nice, cette ville a changé ma vie, ma façon de voir les choses, elle est rentrée dans ma chair, je ne me vois pas aller ailleurs ». Il avoue être « un gentil, même si ce n’est pas toujours une qualité, »« je ne veux pas être un vieux con qui répète en boucle « c’était mieux avant ». Le bonheur ? « c’est être conscient de ce qu’on a ». Haro sur tous ceux qui cultivent l’art de se plaindre et n’ont que le négatif en bouche ! Il s’estime trop connecté, observant une regrettable « culture de l’ego sur internet ». Gourmand, il surveille son poids, sans pouvoir résister à des « pâtes aux asperges », fait du sport, un peu pour mincir mais surtout parce qu’il aime ça, et soigne son apparence, en évitant la cravate. S’il est en phase avec son âge, il regrette de « ne pas avoir 20 ans de moins ». L’ancien parachutiste a cependant conservé son côté fonceur, entre danger et self-control. Pas étonnant qu’il aime le rock, Beth Hart et ACDC, « toute la musique que j’aime » les décibels accompagnent son besoin viscéral de liberté. Cette liberté qu’il trouve dans la vitesse, la course, le vrombissement de sa machine, Denis Zanon a la moto dans la peau. Et cette passion n’est pas née d’hier, à 8 ans, il suivait sa mère en solex, ensuite « il y a toujours eu une moto dans le garage ». A ce jour, il en est à sa 82! Son jouet du moment ? Une Motocross Yamaha 250 cm3 YZF tout en restant fidèle à l’italienne Aprilia 1000. Le plus jubilatoire ? La vitesse, bien sûr, sur les routes viroleuses de l’arrière-pays qu’il aime parcourir avec sa bande des « 4 mousquetaires », mais aussi pour « la beauté d’un sport technique, dur, physique, voire violent ». Pas étonnant que l’un de ses livres préférés soit « l’éloge du carburateur. » Il roule vite, Denis, trop viteun plaisir qui rime avec des dizaines de chutes. Même pas peur et surtout pas de quoi le dégoûter de sa passion. Une passion qu’il se plaît à transmettre à Marius, son fils de 12 ans. Denis Zanon, sous un calme apparent, avoue être « impatient, réactif pour ne pas dire impulsif, notamment au volant. Mais, à 55 ans, difficile de changer ! »  En revanche, c’est un « véritable chevalier blanc du civisme » qui paie ses amendes et ne se gare jamais en double file.

Si l’homme a gardé les valeurs de la montagne, discrétion, humilité, intègre, bosseur, Denis Zanon est aussi un tendre, il offre des fleurs à son amoureuse mais oublie les dates d’anniversaire ». Ses points faibles ? Aria et Wendy… Ses chattes.