L'italien, bien plus qu'une langue touristique


l’importance de la langue italienne

Semaine de la langue italienne dans le monde

La XVIII Semaine de la Langue italienne qui avait pour thème cette année : L’italien et les réseaux, les réseaux pour l’Italien, vient de se clore.

Organisée pour la première fois il y a 17 ans, à l’occasion de l’année européenne des langues, l’initiative créée par Francesco Sabatini, Président en 2001 de l’Académie de la Crusca, est promue depuis avec le Ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, sous le Haut Patronage du Président de la République italienne.

Elle est confiée localement aux Instituts de culture Italienne, aux Ambassades et Consulats, aux responsables des départements d’italien des Universités, et à d’autres institutions et associations ayant pour mission la promotion de la langue et de la culture italienne à l’étranger.

L’événement a enregistré un succès croissant au fils des ans, impliquant un nombre toujours plus important de participants, moyennant l’organisation de nombre d’initiatives, s’adressant à différents types de publics demandeurs, ce qui confirme l’intérêt dans le monde pour la langue et la culture italienne.

 

Les certifications CELI

A cette occasion, la Chambre de Commerce Italienne de Nice a organisé la remise officielle des CELI-certifications de l’italien langue étrangère, aux candidats ayant passé l’épreuve auprès de son siège. En effet, en vertu d’un partenariat siglé avec l’Université pour Etrangers de Perugia, la CCItalienne est le seul siège du CELI dans le sud de la France. Le CELI est reconnu dans le QCER (cadre commun européen de référence des langues du Conseil d’Europe) ; il est le seul examen de langue italienne inscrit dans la liste de l’ALTE (The Association of Language Testers in Europe). Plusieurs sessions annuelles sont proposées pour le CELI générique, et également une session réservée aux adolescents (entre 12 et 18 ans), avec des épreuves adaptées à leur domaine de connaissances mais tout aussi rigoureuses dans le contenu, le déroulement et la correction. Le CELI3, c’est-à-dire le niveau européen B2 (intermédiaire), est reconnu en Italie pour s’inscrire à l’Université en tant qu’étranger. L’étude de la langue italienne peut en effet faciliter un parcours d’études ou professionnel que l’on pense orienter vers l’Italie, ou même vers d’autres territoires à forte concentration d’italophones.

Selon Hervé Beauvais, Proviseur de la Cité Mixte du Parc impérial à Nice, établissement qui propose la soutenance de l’ESABAC(double diplôme : BAC français et Maturità italienne), ‘‘la filière Esabac […] doit être choisie parce qu’on a un parcours en tête, par exemple, quand on veut continuer les études en Italie, puis des stages, et éventuellement une carrière professionnelle transalpine; ce n’est pas un dispositif par lequel nous souhaitons obtenir des classes sur le profil des bons élèves ; outre à être un élément positif dans le cv car cela montre que l’élève est motivé, son engagement pour du travail supplémentaire, un état d’esprit, des compétences que tous n’ont pas.’’ […]‘’Les doubles diplômes présentent d’autres atouts ; ils permettent par exemple de ne pas passer le concours pour l’entrée à Sciences Po, car ces étudiants peuvent l’intégrer en passant la sélection comme étudiants étrangers, et intégrer des IEP (Institut d’études politiques) avec un double parcours ; par exemple sur le Pôle de Bordeaux c’est avec l’Italien. Ou bien sûr continuer leurs études universitaires à l’étranger, en Italie. Voilà toute l’importance de créer des partenariats avec des universités, des entreprises en Italie, pour pouvoir proposer aux étudiants des perspectives de développement.’’

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La langue italienne dans le monde

L’italien représente en effet plus de 64 millions de personnes de langue maternelle et 120 millions de personnes parlant cet idiome dans le monde. C’est la quatrième langue la plus étudiée après l’anglais, le français et l’espagnol, le nombre de personnes, jeunes et adultes, qui s’y intéressent étant en augmentation constante. La diffusion des réseaux sociaux, la globalisation des marché (qui a porté à la délocalisation des entreprises italiennes à l’étranger), le tourisme de masse ont certainement contribué à ce succès, mais ce ne sont pas les seules raisons.

La présence de communautés italiennes dans des pays comme les USA, l’Amérique du sud (surtout Argentine et Brésil), l’Australie, les Emirats Arabes Unis et l’Europe Centrale (France, Allemagne et Belgique en particulier) sont un autre facteur déterminant.

Dans ces pays l’italien est parlé par des ressortissants italiens qui, selon l’AIRE (Registre Italien des Résidents à l’étrangers) étaient 4.208.977 en 2016, et par les personnes de familles d’origine italienne ayant émigré au cours du siècle dernier, avec une variété dans l’italien d’usage. L’italien est ici également parlé par des personnes sans origines italiennes qui entreprennent son apprentissage comme langue étrangère dans leur pays. En Argentine, par exemple, l’italien est la deuxième langue la plus populaire : 11% des usagers apprennent l’italien, c’est plus du double que dans les pays voisins, car 63% de la population est ici d’origine italienne, après le grand flux migratoire du XIX siècle.

D’autres facteurs, géopolitiques et culturels, entre en jeu. L’Italien est en effet la langue franche de l’un des principaux acteurs géopolitiques mondiaux : l’Eglise catholique ; à part le latin, l’italien est bien la langue en usage entre les représentants du clergé de nations différentes, ainsi qu’au Vatican.

Anecdote : durant un séjour à Maurice, île située dans l’océan indien, qui recense une population aux origines des plus variées : indienne, africaine, chinoise, et européenne presque exclusivement représentée par les descendants de colons français, mais certainement pas italienne, je me suis un jour interrogée sur la raison pour laquelle de nombreuses personnes portaient des prénoms italiens. On m’a répondu que dans la communauté catholique, les prénoms étaient souvent choisis par rapport aux Saints répertoriés sur le calendrier. D’où nombre de Alberto, Enrico, Francesco, Mario, Tonio (Antonio) pour les garçons, et pour les filles : Clara, et même …Giovanni, pris par erreur pour un féminin !

C’est dire si l’influence d’une langue peut se faire sentir bien au-delà de ses frontières d’origine, (à 12000 km !) même en l’absence d’une population de ressortissants, localement !

La proximité franco italienne

L’AIRE -registre des italiens à l’étrangers- du Consulat général d’Italie de Nice, pour sa circonscription englobant Alpes-Maritimes, Hautes-Alpes et Alpes de haute Provence, compte environ 35.000 ressortissants. Sans compter ceux qui ne se sont pas encore officiellement inscrits sur cette liste, outre à tous les italiens des provinces frontalières, et au-delà, (surtout du Piémont et de Lombardie) qui y viennent périodiquement, car propriétaires d’une résidence secondaire, ou comme simples touristes à l’occasion de congés plus ou moins prolongés. C’est dire si la langue italienne à lieu d’être utilisée sur la Côte d’Azur!

En voiture, ou en train surtout depuis l’ouverture de la ligne Thello qui, de Marseille permet d’aller jusqu’à Gênes et Milan sans plus changer à Vintimille, dans ce sens-là de marche aussi la connaissance de la langue facilitera toute démarche entreprise sur le territoire italien dont la proximité invitante pousse à franchir la frontière dans le cadre d’une activité commerciale, ou tout simplement pour les loisirs, pour en découvrir la richesse culturelle, touristique, historique, gastronomique.

La langue italienne, ambassadeur du made in Italy

Selon une étude réalisée par le Ministère Italien des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale lors des Etats Généraux de la Langue Italienne dans le monde, l’attraction suscitée par l’italien qui vient principalement de sa richesse au niveau du patrimoine artistique, architectural, musical, littéraire est aussi liée à tous les secteurs qui, dans l’imaginaire collectif, sont associés au made in Italy. Nombre d’étudiants déclarent en effet s’orienter vers l’italien parce qu’ils souhaitent parfaire leurs connaissances dans le domaine de la mode, du design et du cinéma ! l’italien devient donc de plus en plus important dans un marché global où la langue étrangère ne sert plus seulement à parler, mais aussi à comprendre une culture, les us et coutumes d’un peuple et donc des potentiels consommateurs.

Maîtrise d’une Langue et d’une Culture

La prise en compte des différences culturelles lors de démarches commerciales envers un interlocuteur d’un territoire très éloigné, par exemple entre une entreprise française et une entreprise chinoise, ou japonaise ou même américaine, semble une évidence.

Alors que se produit le phénomène inverse entre l’Italie et la France; s’agissant de pays voisins et de peuples ayant des racines communes, on pense à tort qu’aucune différence culturelle ne subsiste, que le message passera facilement, entre ‘cousins’.

Dans la pratique, on se rend compte que ce n’est pas du tout le cas, que même si à un moindre degré par rapport à ce qui se passe entre deux populations très éloignées territorialement, leur structuration mentale, leurs idéologies, donc leur façon de se relationner avec autrui dans la sphère privée ou professionnelle peuvent sensiblement diverger; ancrées dans l’histoire de leurs nations réciproques qui s’est faite certes de façon rapprochée, qui s’est entrecroisée souvent, mais avec également une part de différences, encore présentes aujourd’hui.

La connaissance de la langue de l’autre ne suffit donc pas ; il ne suffit pas de pouvoir traduire vaguement les mots de l’interlocuteur pour comprendre ce qu’il veut nous signifier, surtout dans le contexte professionnel. C’est ce que nous rapportent souvent des professionnels concernant leurs interlocuteurs italiens comme Sandrine Augier, Directrice de l’Agence Domus Immobilier Century21, qui accueille une importante clientèle italienne : ‘’ il m’arrive de recevoir des italiens qui ont eu au préalable des entrevues avec du personnel parlant italien, lequel n’a pas réussi à comprendre leur demande, leurs attentes réelles’’.

L’apprentissage de la langue est donc, certes, le premier pas, essentiel, vers la compréhension de l’autre, auquel doit cependant suivre un effort supplémentaire pour une connaissance et donc une communication plus profonde, grâce à la maîtrise des aspects culturels, d’une mentalité différente, d’usages différents, l’apprentissage de la langue ET de la culture de l’autre permettent une ouverture d’esprit qui influence la façon d’appréhender nombre de situations dans des contextes variés de la vie privée et professionnelle, envers un interlocuteur, étranger…ou pas. C’est dans tout les cas un enrichissement personnel, un bagage de connaissances et d’expériences supplémentaires.

M. Stéphane Huard, chef d’établissement de l’Institution Sasserno à Nice, proposant l’apprentissage de l’italien en classe européenne, nous dit: ‘’On ne peut pas se satisfaire d’apprendre une langue seulement dans l’enceinte d’un établissement, sans sortir, même à l’occasion de petites sorties locales, ou juste dans l’ambiance de la langue qu’on apprend comme par exemple à l’Italie à table (www.italieatable.fr); cela fait partie de l’apprentissage de la langue.

On ne peut pas se contenter d’un cours magistral, d’une liste de vocabulaire ou de verbes à apprendre ; c’est tout un ensemble éducatif qu’il faut apporter à la pédagogie, (d’ailleurs l’un de mes axes de travail à mon arrivée à Sasserno), pour que l’établissement se développe sur les langues étrangères, il faut pouvoir offrir aux jeunes d’aller à l’extérieur. Il faut passer de la théorie à la pratique, même avec des fautes au début, avant toute chose il faut communiquer.

Les écoles supérieures de commerce et d’ingénieurs établissent toutes des partenariats avec des universités ou écoles étrangères, de pays anglophones ou pas. On demande à ces jeunes qui font de la finance, donc pas forcément orientés vers l’international, d’effectuer des séjours à l’extérieur pour l’ouverture d’esprit, l’apport culturel.’’

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Apprentissage de terrain après la théorie

Cet ‘affinage’ de la compréhension de l’autre ne peut se faire que par un contact direct, concret par l’utilisation de la langue dans un contexte réel, où il sera possible d’interagir, de se rendre compte que le mot qui pour nous devait faire passer tel ou tel message, n’est finalement pas le bon, que le ton avec lequel on le prononce ainsi que la gestuelle qui l’accompagne sont tout aussi importants ou que des us totalement banalisés chez nous ne sont pas forcément perçus de la même façon chez l’autre : par exemple, entre italiens, peuple pourtant considéré très ouvert et communicatif, on se fait rarement la bise, surtout si on ne se connaît pas bien; c’est le contraire entre français, où l’usance est de rigueur même quand on vous présente quelqu’un pour la première fois.

L’italien dans les Alpes-Maritimes

Il faut avant tout se mettre en tête que l’italien, ce n’est pas du français auquel on rajouterait des terminaisons en i , tout comme ne devient pas espagnol tout mot flanqué d’un s (on trouve aussi un mix des deux car dans le doute on préfère abonder : Spaghettis : là le i a bien sa légitimité puisqu’il s’agit d’un mot pluriel en italien, alors pourquoi lui rajouter un s !).

Que si, à la rigueur, on arrivera toujours à se faire comprendre au forno, ou chez le Macellaio (encore faut-il savoir ce que l’on peut trouver sur les étals de ces commerces dont le nom diverge déjà beaucoup de leurs correspondants français, Boulangerie, Boucherie) pour acheter du pain, ou des steaks hachés ; les choses seront plus compliquées pour comprendre l’annonce de retard dans le brouhaha général de la gare de Milan, ou pour demander des indications routières (à droite en italien ?: dritto ?, non : a destra, bon ça ressemble ! ; mais gauche, en dit comment ?: sinistra…rien à voir !) ; elles se corseront encore plus au moment de parler affaires, budget, contrat commercial avec un fournisseur ou un client transalpin.

L’utilité de l’apprentissage de l’italien sur un territoire frontalier tel que la Côte d’Azur devrait être une évidence, ce n’est pas toujours le cas ; l’italien s’est vu devancé, à juste titre, dirons-nous, par l’anglais, mais également, pendant longtemps, par l’espagnol. Le choix d’une langue est souvent dicté par les estimations d’utilisation de cette dernière…au niveau planétaire; s’il est vrai que l’espagnol est territorialement plus répandu dans le monde, et donc potentiellement plus intéressant, on devrait aussi se demander quand l’occasion de l’utiliser se présentera réellement, là où nous nous évoluons, à moins d’avoir déjà très jeune, c’est-à-dire au moment où ces choix se mettent en place, à l’entrée au lycée ou même au collège, un projet de vie ciblant un pays hispanophone.

La tendance semble cependant s’être inversée depuis quelques années et l’italien avoir à nouveau la cote sur la Côte…d’Azur.

Michel Maffoni, Principal du Collège International Vernier à Nice, qui centralise à partir de la 6ème, les sections internationales (italien, portugais, russe, arabe littéral et chinois), amorcées au primaire dans différentes écoles du centre-ville, nous dit, à propos de la demande de l’italien: ‘’En ce qui concerne mon école je suis confiant, il y a de nombreuses demandes d’insertion d’élèves, il y a sûrement une croissance de l’intérêt pour l’italien. Comme je le disais, notre objectif est d’accompagner les élèves depuis le début, vers un bon apprentissage de la langue; donc un objectif de qualité. Aussi au niveau des chiffres j’en suis très satisfait ; nous avons actuellement quarante élèves en première année pour l’italien. La tendance en faveur de la langue espagnole qui était une langue majoritaire il y a quelques années s’est inversée, maintenant l’italien est en train de s’accroître au fur et à mesure des années de manière évidente. Selon mon expérience, (je viens de Créteil), pendant de nombreuses années auprès des sections internationales des écoles, l’espagnol prévalait ; nous assistons à présent à une inversion de la tendance en faveur de l’italien.

L’italien est quand même la quatrième langue étudiée dans le monde, et l’Italie signifie culture, mode, design, nourriture de qualité… Par exemple l’allemand est de moins en moins demandé et nous ne le proposons d’ailleurs plus dans notre établissement.

La promotion de l’italien est un projet prioritaire, il convient de faire connaître une telle opportunité sur ce territoire.’’

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Richesse de l’enseignement de l’italien dans l’Académie de Nice

(Données 2017)

L’Académie de Nice accueille plus de 366 000 écoliers, collégiens et lycéens, des Alpes-Maritimes et du Var.

Nombre d’établissements scolaires publics et privés proposent l’italien à différents degrés de l’enseignement, primaire et secondaire : collège, lycée, et même supérieur.

Dans le public, ce sont :

  • 5 Sections Esabac enseignement général + 2 Sections Esabac enseignement technologique (Esabac étant le dispositif permettant de passer le double diplôme français et italien : Bac et Maturità) ;
  • au Lycée sont présentes 20 sections européennes italiennes (13 dans les Alpes Maritimes. et 7 dans le Var) et 1 section internationale (dans les Alpes-Maritimes au Centre International de Valbonne Sophia Antipolis)
  • Au Collège, ce sont 41 sections bilangues anglais-italien (de la 6ème à la 3ème – 34 dans les Alpes-Maritimes. et 7 dans le Var).
  • Au Primaire, l’italien également est enseigné dans plusieurs écoles de l’Académie, avec une plus forte présence dans les secteurs de Menton/Vallée de la Roya, Nice, Antibes,…

La part d’élèves apprenant l’italien dans les collèges et lycées publics est de : 23.1 %, et de 21.9% dans le privé sous contrat.

Une évolution positive de ces chiffres en croissance est enregistrée depuis plusieurs années. Surtout avec l’enseignement de la Langue Vivante (LV) 2 en classe de 5ème depuis la rentrée 2016.

L’italien est surtout enseigné comme LV2, dans 196 établissements public/privé de l’Académie, 98% des établissements – collèges/lycées – proposant l’enseignement de l’italien!

L’italien est aussi enseigné en LV3 au lycée, c’est la 1ère des LV3 enseignées dans l’Académie (représentant 35% des effectifs LV3 secteur public) suivi par le chinois 22%, le russe 16%, l’arabe 12%, le japonais 6%, l’allemand 5%, l’espagnol 4%.

L’italien est enseigné aussi dans plusieurs filières post-bac : Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles, Université Nice Sophia Antipolis – Département Italien à la Faculté Carlone de Nice – IUT – BTS

Différents projet académiques et européens, partenariats et conventions académiques/établissements, par exemple Erasmus + / Transalp Primo (Alcotra) avec la Vallée d’Aoste, ou des conventions de partenariats avec les régions, frontalières : la Ligurie et le Piémont, ou plus éloignées : Sicile.

De nombreux dispositifs sont présents dans les établissements de l’Académie, portés par les professeurs d’italien dynamiques, engagés et impliqués dans la promotion et la diffusion de la langue et culture italiennes, au travers d’échanges de classes avec l’Italie, échanges individuels d’élèves en Italie, correspondance entre établissements français et italiens, stages linguistiques et voyages scolaires éducatifs, jumelages électroniques Etwinning, échanges pédagogiques entre enseignants français et italiens.

L’intérêt est d’ailleurs réciproque. Promus en Italie par l’intermédiaire de dispositifs tels que les PON-programma operativo nazionale, pour l’alternance école-travail, financés par des fonds européens, de nombreux établissements scolaires italiens organisent pour leurs élèves, des séjours par exemple en stage auprès d’entreprise étrangères ; c’était le cas du Lycée Imbriani de Avellino, pour lequel la CCItalienne a organisé la recherche et le placement auprès de professionnels niçois pendant l’été 2018 ; ou du Lycée Patetta dans la province de Savona, dont elle a accueilli en stage une participante.

 

Les organismes italiens de promotion de la langue et de la culture à l’étranger

Si l’italien semble reprendre du poil de la bête sur la Riviera, un grand travail reste à faire quant à sa promotion sur un territoire qui, de par sa proximité, a tout intérêt à tout mettre en œuvre pour accueillir du mieux qu’il peut ce public friand de Côte d’Azur, ou pour cueillir de l’autre côté de la frontière des opportunités professionnelles souvent sous-estimées.

Sur le territoire local, un important rôle de diffusion revient aux représentants italiens, en charge, en lien avec ambassades et consulats, de la diffusion de la langue et de la culture italienne à l’étranger : Société Dante Alighieri, CO.AL.C.IT, Instituts de Culture, et bien sur les Chambre de Commerce Italiennes à l’étrangers (CCIE).

Un effort global de collaboration, de coordination et de cohésion est nécessaire, prenant comme objectif commun la promotion de l’une des langues, de l’un d’un patrimoine les plus riches au monde.

Les actuelles 78 CCIE établies dans 55 pays sur les 5 continents, ont un double rôle à jouer ; bien sûr promotrices des relations économiques et commerciales entre le pays d’origine et le territoire de résidence, elles ont cependant un plus large rôle de promotion du territoire italien dans sa globalité, au niveau touristique, culturel et donc également de la langue ; nombre d’entre elles proposent des formations en italien, accueillent en stage de formation des étudiants en commerce, marketing, relations internationales, …et font donc le lien entre la sphère scolaire et le monde professionnel et des entreprises.

Conclusions :

Apprentissage scolaire de la langue puis nécessaire immersion sur le territoire, ou au moins dans un contexte étranger, pour une connaissance non pas seulement d’un idiome mais d’une culture : l’école doit s’ouvrir vers l’extérieur pour franchir les murs de l’enseignement théorique vers un apprentissage plus concret et profitable.

Promotion d’un territoire, dans sa globalité, pour une compréhension économique, commerciale et culturelle, l’une ne pouvant aller sans les autres, les entreprises et autres acteurs locaux doivent faire un effort supplémentaire d’apprentissage de la langue et de la sensibilité de leurs partenaires étrangers.

Dans un sens ou dans l’autre, la complémentarité entre la langue et la culture, la théorie et la pratique, le business et la culture est un fait. C’est ce que doivent intégrer le monde scolaire et le monde des entreprises, dont le cursus des jeunes, étudiants d’aujourd’hui, professionnels et chefs d’entreprise de demain, ne fait que tracer le lien.

Comme l’a si bien résumé Raffaele De Benedictis, Consule Général d’Italie à Nice, lors de son introduction à la semaine de la langue italienne : ‘’il faut valoriser et trouver des occasions de promotion de notre langue comme pont culturel de communication et de partage. L’italien s’est affirmé progressivement à l’étranger comme une langue capable de transmettre aux étrangers l’image et les valeurs de la beauté, de la qualité, de la créativité. Alors faisons en sorte que cette ‘idiome céleste’’, comme la définissait Thomas Mann, devienne le pivot autour duquel s’articule le renforcement de notre engagement, que l’italien devienne l’expression d’une capacité à créer un réseau et de nouvelles occasions de rapprochement, non seulement géographiques, pour démontrer concrètement que notre langue est un trésor de l’humanité et un patrimoine qui peut générer également de grandes opportunités pour le futur’’.

 

Remerciements à:

Mme Sandrine Augier, Agence Domus Immobilier Century21

M. Hervé Beauvais, Proviseur Cité Mixte du Parc Impérial

M. Christian Dalmasso, Prof. d’Italien et Président de l’Association des Professeurs d’Italien du 06 et du 83 – Académie de Nice

M. Stéphane Huard, Chef d’Etablissement Institution Sasserno

M. Michel Maffoni, Principal Collège International Vernier

M. Roberto Mensio, Professeur d’Italien

 

Et à : M. Raffaele De Benedictis, Consule Général d’Italie à Nice

Myriam BARTOLETTI
Massimo FELICI