Gênes, la reconstruction du pont Morandi marche sans contrainte administrative


Bien qu’au moment du drame l’effondrement était au cœur des discussions, très peu de personnes voire aucune ne se préoccupe de la reconstruction du pont. La reconstruction du nouveau pont de Gênes et la constante évolution des travaux sont entrains de devenir une normalité inédite mais qui déplaît.

Hier déjà, cela faisait une drôle d’impression de passer dans la rue Fillak, sur la route située en-dessous du pont Morandi, et de ne plus voir le ciel mais de revoir une couche de ciment et de béton armé. Ce n’est pas complètement vrai que tout doit forcément changer, mais parfois cela est mieux quand les choses redeviennent comme avant.

Cet exploit a déjà pu raconter quelque chose qui nous regarde. Après la phase d’utopie et des bons slogans sur les réseaux sociaux, les protagonistes de cette histoire ont entrepris une nouvelle voie, qui prévoit de parler peu et d’agir. Encore, l’octobre dernier, il y avait ici une annonce. « Inauguration d’ici mars 2020 ! » « Trafic ouvert aux véhicules pour fin janvier » « Pose définitive des 1067 mètres de platelage d’ici Noël 2019 ». Heureusement pour tous, les choses se sont tassées, et il s’est arrêté de clamer des promesses impossibles à tenir. Sauf celles de Marco Bucci : en effet, la finition des travaux pour le printemps de 2020 est possible.

Quand la poudre des célébrations et des découpages de ruban dans le but de s’auto promouvoir est retombée, il n’est resté rien d’autre que d’exploiter au mieux une législation des plus spéciales qu’elle ne pouvait être. Le célèbre décret de Genova, entré en vigueur le 15 novembre 2018 après 77 modifications, représente vraiment un unicum, une espèce de Gronchi rose aux pouvoirs confiés dans l’instance ultime à une seule personne, le commissaire à la reconstruction. Même pour les tremblements de terre, cette dérogation aux procédures ordinaires n’a pas été accordée.

Donc, la coupe de chaque bureaucratie s’est avéré être l’instrument le plus important pour faire rapidement le travail qui devait être vite fait, mais bien fait.