En Italie la situation s'améliore, mais une prolongation des fermetures jusqu’au 3 mai est envisagée !


Les conséquences économiques et sanitaires

Le Gouvernement italien semble décidé pour une prolongation du “lockdown” jusqu’au 3 mai «La santé d’abord». C’est le message du gouvernement aux partenaires sociaux et aux régions et collectivités territoriales en vue de la programmation de la phase 2.

Aucune ouverture pour l’instant. 

Le gouvernement se dirige vers le prolongement des fermetures (sauf pour les activités essentielles). Il s’agit d’une décision qui touche aussi notre économie frontalière: en effet la Côte d’Azur compte comme premier partenaire commercial, évidement, l’Italie. Au Bel Paese en effet, contrairement à ce qui se passe en France, presque toutes les activités sont fermées depuis le 24 mars. Après des jours de réflexion et après une série de vidéoconférences avec les partenaires sociaux et les régions, la ligne de la plus grande prudence prévaut. L’exécutif s’apprête à renouveler par une nouvelle mesure toutes les mesures de confinement et les limitations des déplacements pour 20 jours supplémentaires, concédant seulement des ouvertures « ciblées » dans les jours après Pâques pour quelques activités. 

Les librairies et papeteries, la production de machines agricoles, la céramique, le commerce de gros de matériel de quincaillerie pourraient être concernés. Dès aujourd’hui, 10 avril, le Président du Conseil Giuseppe Conte présentera le nouveau décret. 

La courbe de l’infection a commencé à chuter. Et l’Italie semble se diriger vers la Phase 2 (celle de la «cohabitation avec le virus») en deux étapes, bien qu’avec la plus grande prudence. Le nouveau décret (le lockdown actuel est en vigueur jusqu’au 13 avril) devrait être lancé d’ici samedi, mais une accélération n’est pas exclue.

Il s’agira d’un processus étape par étape. Le raisonnement des scientifiques depuis des jours est bien toujours le même : il suffit de très peu pour relancer la contagion. La prudence est donc de mise et «il est essentiel de respecter les mesures à Pâques et le lundi de Pâques», a observé le Président du Conseil Supérieur de la Santé (CSS), Franco Locatelli, pour lequel «Tout ce qui concerne le redémarrage des activités de production non essentielles devra être fait avec beaucoup de prudence pour éviter une deuxième vague» de l’épidémie. Les contrôles sur le respect des mesures seront donc renforcés cette fin de semaine.

Dérogations aux entreprises de “manière raisonnable”

Le Premier ministre Giuseppe Conte aurait souligné que «la santé des travailleurs passe avant tout». Conte aurait expliqué ensuite que l’on évalue la possibilité de quelques réouvertures ciblées dans le cadre des codes atypiques des activités essentielles. Il s’agirait de réouvertures minimes, « chirurgicales ». Le chef du Gouvernement se serait réservé, selon les fuites, une « pondération » sur la possibilité d’un assouplissement minimum des mailles du filet, avec quelques réouvertures à faire rentrer dans le domaine des activités essentielles.  Au cours de la rencontre, le ministre de la Santé Roberto Speranza aurait souligné que l’indice de contagiosité est encore trop vif pour parler d’un relâchement du lockdown.


Pression des entreprises

La pression des entreprises est très forte. Confindustria (Syndicat des grandes Industries) Lombardie, Émilie-Romagne, Piémont et Vénétie, par exemple, a souscrit un agenda pour la réouverture des entreprises «dans le court terme». Mais l’Oms et les experts du comité technico-scientifique, d’un autre côté, freinent et avertissent : la phase 2 doit être gérée avec une extrême prudence, par étapes, avec des assouplissements progressifs. Ce sera donc un processus qui s’annonce lent et graduel.

Continuer avec le smart working

Pour que les entreprises et les professionnels puissent reprendre leurs activités, les mesures de sécurité de devront prévoir qu’une présence réduite dans les bureaux. C’est pourquoi il faudra continuer à privilégier le smart working, tandis que sur place, il faudra prévoir des présences alternées, planifiées par heures ou créneaux journaliers. Dans les autobus et les métros, les passagers devront voyager à distance, presque certainement à files alternées. Les espaces verts ne seront ouverts que plus tard dans le temps car il y a un risque de pique-nique et de rassemblements. Les restaurants, quand ils rouvriront, devront garantir deux mètres de distance entre les tables pour permettre le passage des serveurs.

Quelques lueurs d’espoir permettent actuellement à l’Italie d’entrevoir le bout du tunnel, mais c’est la phase la plus délicate, il ne faut pas faire d’erreurs. En tout cas les fermetures continueront et l’économie paiera les conséquences de ce blocage, tout comme dans les autres pays. Nous souhaitons un retour rapide à la normalité compte tenu également des forts rapports économiques, touristiques et culturels qui lient l’Italie à la Côte d’Azur.