Léonard de Vinci, Michelangelo Buonarroti et Raphaël Sanzio sont les trois noms qui caractérisent la période brillante de la Renaissance italienne, et c’est dans le petit duché d’Urbino que Raphaël a commencé sa carrière

Fils d’un peintre d’Urbino et d’une noble de la ville, Raphaël est né au moment où Urbino devenait l’un des plus importants centres de la Renaissance. En effet, dès les dernières décennies du XVe siècle, la ville était devenue un théâtre privilégié pour les artistes, les intellectuels et les architectes de l’époque, invités à la cour par le duc Federico da Montefeltro, condottiere et mécène éclairé qui a fait de la ville l’un des carrefours de la Renaissance. Raphaël grandit donc, avant les périodes florentine et romaine, dans un environnement très stimulant où, tant dans l’atelier de son père que sous la protection de peintres importants comme Piero della Francesca, il améliore et affine sa technique, ce qui lui sera important dans les cours papales.

Aujourd’hui, la ville d’Urbino, située au cœur des collines des Marches, face à la mer Adriatique, est une ville au patrimoine artistique et culturel extrêmement riche, où le temps semble s’être arrêté à la Renaissance. Son centre historique, caractérisé par un réseau dense de rues et de ruelles, d’escaliers et de métros, de palais et d’églises, lui a valu d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998.

La ville a consacré un itinéraire à Raphaël qui mène à la découverte du peintre d’Urbino, en partant des œuvres exposées à la Galleria Nazionale delle Marche et en terminant par la maison où le peintre est né. En effet, une fois arrivé à Urbino, on ne peut s’empêcher d’entrer dans la maison de Raphaël, peut-être poussé par la curiosité de trouver des liens entre le lieu et le génie. Les attentes de ceux qui entrent dans la maison d’un artiste dans cet esprit sont le plus souvent déçues. Pourtant, de la Maison de Raphaël, on retire une conscience très précise de l’environnement dans lequel Raphaël est né : une grande maison, issue d’une famille aisée, qui possède un atelier donnant sur la rue. C’est l’atelier où Raphaël a appris les tout premiers rudiments du dessin et de la peinture, avec les autres apprentis et artistes qui le fréquentaient. Une Vierge à l’Enfant, considérée comme le tout premier exemple de l’art du peintre, peut également être admirée directement dans la maison. Copies, faux, tableaux aux attributions erronées et majoliques donnent la mesure de la diffusion du mythe d’un peintre d’une perfection et d’une grâce exemplaires en des lieux et des temps donnés. Le Musée de la Maison de Raphaël raconte également comment, à partir du XIXe siècle, Raphaël a fait l’objet d’un culte et d’une vénération qui ont été à l’origine de la création d’une Académie qui lui était dédiée, le destinataire de dons et le promoteur de l’achat de la Maison et de la création du monument à Raphaël.