Les coopératives existe-elles en France ?

En Italie, les Sociétés Coopératives représentent une part importante et historique du tissu entrepreneurial. De récentes études ont démontré que les coopératives ont réagi mieux que d’autres types de structures à cette longue période de récession, et généré, ces 4 dernières années, des taux de croissance de richesse beaucoup plus importants que les sociétés de capitaux.

La France en a finalement pris également conscience, tant et si bien que le secteur Economie Sociale et Solidaire (ESS) représente aujourd’hui environ 10% du PIB. Il est vrai que jusqu’à il y a seulement quelques années, il était difficile d’expliquer aux français ce qu’était en Italie une coopérative ou même un consortium d’entreprises.
Les Scop, notamment, encore relativement peu connues, enregistrent un développement constant depuis quelques années. A la fin de 2014 les Scop (Société coopérative et participative) actives en France sont au nombre de 2.680 avec 51.000 employés, dont 26.900 associés, pour un chiffre d’affaires consolidé de 4.4 miliards d’euros.

Ce qui attire dans cette formule sociétaire c’est le fonctionnement démocratique, qui peut se résumer par: 1 associé = 1 voix, c’est à dire que chaque associé, indépendamment du capital versé dans la coopérative, a le même pouvoir de décision lors de l’assemblée générale.

Les employés se transforment en co-entrepreneurs, possèdent au moins 51% du capital et 65% des voix et sont rémunérés par leur travail et leurs dividandes sur les recettes. En moyenne 40-45% des profits sont annuellement destinés à un fond de garantie qui assure la continuité de la coopérative.
Cette forme sociétaire s’applique avec succès aux transmissions d’entreprise: un chef d’entreprise qui veut céder ou fermer son activité, peut choisir de ‘passer le témoin’ à ses employés, préservant par la même occasion les compétences et les emplois. En effet, qui mieux que les salariés d’une entreprise en connaissent les dynamiques, les besoins et le contexte général? Ce procédé représente en outre une puissante motivation impliquant pour les employés-associés, l’acceptation d’une importante responsabiltié, bien que partagée.

Afin de favoriser la création ou le passage à la Scop, la loi ‘Economie sociale et solidaire’ du 31 juillet 2014 a introduit les statuts de la ‘Scop d’amorçage’ qui permet de posséder du capital de la part d’ associés non coopérateurs pour une durée de 7 ans, afin d’atteindre plus facilement 51% d’associés coopérateurs, moyennant un investissement fractionné dans le temps.

La Côte d’Azur a enregistré l’un des cas les plus éclatant en France: celui du Groupe Nice Matin; au lieu d’être vendu à des groupes privés internationaux, il a été repris, grâce aussi à une volonté politique locale, de droite comme de gauche, par ses employés. Au lieu de licencier 400 personnes, ce qu’avaient prévu de faire les potenciels repreneurs privés dans leur plan de rachat et de sauvetage, le Groupe a laissé partir spontanément 120 collaborateurs. Il est aujourd’hui géré par ses propres collaborateurs; le future nous dira si c’était la bonne solution.

Nombre d’entreprises italiennes s’adressent au quotidien à la Chambre de Commerce italienne à la recherche d’un service qu’elles ne peuvent trouver ailleurs en France. La CC Italienne aide toutes les entreprises qui souhaitent créer ou transférer une activité en France, afin d’identifier la forme juridique la plus adaptée au projet commercial. N’hésitez pas à nous contacter!