Le Département de Cuneo et l’Italie ont besoin d’une liaison avec la Côte d’Azur et Monaco et vice-versa.
Les évènements dramatiques qui ces des derniers jours ont dévasté les vallées de la Roya e de la Vésubie, dans les Alpes Maritimes, en plus d’avoir mis en danger et brisé des vies humaines, ont également marqué l’effondrement d’une liaison stratégique entre la France et l’Italie.
La RD6204, qui dans le Département de Cuneo, est plus simplement appelée « la route de la mer » représentait dans les deux sens un accès commercial et touristique fondamental. Aujourd’hui elle n’existe plus. La vallée de la Roya, brisée en deux par la tempête Alex, malgré des limites structurelles et de accessibilité déjà connues, accentuées par les lenteurs jurassiques pour l’achèvement du tunnel de Tende, était la route la plus courte pour reliant la France et le Piémont. Un passage non seulement commercial, vu le nombre important d’entreprises italiennes qui travaillent chaque jour avec la Principauté de Monaco et la Côte d’Azur, mais aussi et surtout touristique. Un scénario, même dans l’immédiat, qui bloquerait le tourisme dans les deux sens, déjà fortement compromis par la crise sanitaire, surtout si l’on pense au grand nombre d’italiens qui chaque fin de semaine, se rendent sur la Riviera, aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble des économies, française et italienne. D’autre part, pénaliser les flux d’entreprises vers la France, en forçant des flottes d’ouvriers, d’artisans et de travailleurs à emprunter un itinéraire détourné le long de l’axe autoroutier Turin-Savone pénaliserait gravement ces mêmes entreprises, pour lesquelles le marché français deviendrait soudainement non compétitif. « La Chambre de Commerce Italienne de Nice, depuis toujours tutelle et favorise les échanges entre la France et l’Italie : voilà pourquoi aujourd’hui nous ne pouvons pas rester les bras croisés, mais nous devons lancer un message clair et fort » explique la Présidente Patrizia Dalmasso, « Dans cette situation d’urgence, la Région Piémont et la Région Provence Alpes Côte d’Azur doivent se rencontrer au plus vite et dialoguer concrètement pour trouver une solution ayant une portée internationale, digne de l‘historique et stratégique axe routier de la Vallée de la Roya».
En effet, pendant de trop nombreuses années, la liaison routière entre Nice et Cuneo a été peu considérée au niveau national et l’on s’attend à ce qu’une tragédie comme celle-ci puisse mettre en lumière une situation d’isolement qui n’est plus soutenable. « Parmi nos partenaires, il y a de nombreuses entreprises de Cuneo, mais aussi beaucoup d’entreprises françaises qui travaillent avec l’Italie, ou qui sont fournies par des entreprises du Département de Cuneo. De plus, rappelons-le, Cuneo est jumelée avec la ville de Nice. Il est donc important qu’en ce moment, les deux villes reprennent à parler aussi des problèmes communs qui les lient, et fassent entendre leur voix au niveau national. « Nous, nous ferons tout pour favoriser ce dialogue » dit le Directeur de la Chambre Italienne Agostino Pesce. En attendant que l’on commence à parler de reconstruction, deux mesures semblent plus que jamais nécessaires pour la CC Italienne de Nice : le renforcement de la ligne ferroviaire avec des connexions fréquentes et constantes entre Nice et Cuneo, et prévoir une réduction importante du péage autoroutier reliant les deux villes via Savona. Demain, mercredi 7 octobre, le président Macron sera dans la Vallée de la Roya : la présence des autorités italiennes est fondamentale.